Palais Du RourePalais Du Roure
©Palais Du Roure|Valentine Malara

En visite au... Palais du Roure

Si pour Jean de Florette, héros incontournable de Marcel Pagnol, toute l’antique Provence se cache dans ses collines, à Avignon elle est incontestablement abritée dans le majestueux Palais du Roure.

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Valentine

Je travaille à l’Office de tourisme depuis 12 ans. J’adore ma ville. C’est là que ma mère, moi-même et mes enfants sont nés. J’ai vécu dans d’autres lieux et pays mais tel un boomerang j’y suis toujours revenue. Avignon est une ville que je ne me lasse pas d’arpenter et qui fait comme partie de ma famille.

Derrière l’imposante porte d’une adorable placette s’offre à vous un véritable voyage dans le temps, le temps de Pagnol justement, de Frédéric Mistral et du folklore qui fait de la Provence une région parfumée qui parle à tout le monde.

Levez les yeux

Arrivés dans la cour couverte de calades, levez les yeux pour ne rien perdre de ce Palais que Jeanne de Flandresy, ancienne maîtresse des lieux, a imaginé comme une Villa Médicis française. Pari réussi, même si en miniature…

Visiter le Palais du Roure c’est comme accepter une invitation à entrer dans l’intimité d’une famille, une famille que l’on croyait n’exister que dans les romans de notre jeunesse. Vous y croiserez le boudoir de Jeanne avec la sensation qu’elle vient juste de le quitter ou la chambre de Folco de Baroncelli propriétaire avant elle. Son lit est encore là et cette chambre ferait presque penser à un décor de cinéma. La famille Baroncelli propriétaire durant 5 siècles a forcément imprégné les murs de sa présence.

À ne pas manquer !

La visite guidée

Si la visite libre donne un magnifique aperçu des trésors de l’endroit, ne manquez surtout pas la visite guidée proposée sur réservation.

Le gardien des lieux vous conduit à travers les étages aux portes fermées pour une découverte d’un rare privilège. Avec son accent chantant il vous transmet sa passion à travers une déambulation ponctuée d’une foule d’anecdotes.

Trésors cachés

Des objets uniques meublent des pièces aux tomettes rouges chargées d’histoire.

Vous y verrez la presse originale du journal Aïoli, journal en langue provençale crée en 1891 par Frédéric Mistral dont les bureaux se trouvaient précisément au Palais du Roure.

En traversant un couloir au parquet qui craque, vous tomberez nez à nez avec la patache qui assurait la ligne Maillane/Graveson. C’est dans cette diligence qu’Alphonse Daudet et Frédéric Mistral prenaient régulièrement place… Un temps objet de désir d’un réalisateur de cinéma qui la destinait à la destruction par le feu à la fin de son film, elle fut sauvée par Jeanne de Flandresy qui s’empressa de la racheter. Elle est depuis dans son nouvel écrin pour le plus grand bonheur des visiteurs.

Ce deuxième étage abrite également une aile à l’atmosphère unique.

Trois salles ayant chacune sa signature, la salle des toiles peintes, des costumes et des santons sont propices à la rêverie. On aimerait presque s’y laisser enfermer.

La salle des santons renferme une collection exceptionnelle de ces petits saints provençaux. Des crèches sous cloche renvoient à la ferveur de certaines vieilles familles d’Italie du sud qui se déplaçant pour les fêtes de Noël voulaient pouvoir les emporter avec elles. Le Palais du Roure perpétue les traditions en proposant chaque année en décembre une magnifique crèche et la traditionnelle table des 13 desserts.

Le Palais regorge de bien d’autres merveilles qui constituent l’âme de la Provence. Il serait tellement dommage de passer à côté.

Un dernier conseil, en partant tendez l’oreille, vous entendrez peut-être tinter une des 175 cloches de la collection de Jeanne de Flandresy… le Mistral ? Probablement…

Paroles d'expert

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